handicap au maroc



Qu'est- ce qu'un handicap? Qu'est- ce qu'un handicapé? Les termes sont ambigus, mal définis, ou, si les définitions paraissent claires elles se révèlent souvent insuffisantes dans la pratique .
- R.Lafon décrit l'enfant handicapé comme "enfant entrant dans la vie avec un retard par rapport aux enfants normaux du même âge réel que lui".
- D'après la loi N° 07-92 relative à la protection sociale des personnes handicapée, est considéré, comme handicapée, toute personne se trouvant dans un état d'incapacité ou de gène permanent ou occasionnel résultant d'une déficience ou d'une inaptitude, l'empêchant d'accomplir ses fonctions vitales, sans distinction entre handicapés de naissance et ceux qui souffrent d'un handicap acquis.
- La définition de Wood admise par l'OMS paraît actuellement la moins mauvaise pour définir le terme d'handicap .
Elle porte en elle une triple dimension:
  • La déficience : C'est à dire perte ou altération d'une structure anatomique.
  • L'incapacité : perte ou limitation d'une capacité d'accomplir une activité
  • Le handicap, conséquence de la déficience ou de l'incapacité, correspond à un désavantage social.
Comme pour la plupart des pays en développement le Maroc ne dispose pas de données statistiques globales concernant la taux d'incidence des handicaps, exception faite d'un recensement fait par l'OAPAM (organisation alaouite de la protection des aveugles au Maroc), aidée par les autorités locales . Il n’existe pas de chiffre exacts à l'échelon national recensant le nombre réel des handicapés.
Un rapport de l'OMS (organisation mondiale de la santé ) évalue le pourcentage global de l'incapacité dans la population mondiale à 10%. Donc les estimations par extrapolation des chiffres de l'O.M.S. nous donnent un chiffre de 3 millions d'handicapés au Maroc.
SITUATION DES HANDICAPES AU MAROC
Les classifications des divers handicaps distinguent habituellement les handicaps physiques, mentaux, sensoriels; mais les cas sont rarement simples et le plus souvent les catégories se recoupent et les handicaps s'additionnent.
De plus en plus nombreux les handicapés se réunissent en associations pour affirmer leur solidarité, défendre leurs droits, élargir leur audience. S'ils éprouvent le besoin de se regrouper, c'est parce que dans leurs familles, leurs milieux professionnels, dans les collectivités où ils vivent et dans la société en général, ils doivent réclamer la place qui leur est due, lutter contre la ségrégation, améliorer leurs conditions de vie et affirmer leur pleine humanité .
RECOMMANDATJONS ET SUGGESTIONS
La prévention et le dépistage de l'handicap, les soins, l'éducation, la formation et l'orientation professionnelle, l'emploi, la garantie d'un minimum de ressources, l'intégration sociale et l'intégration aux sports et aux loisirs du mineur et de l'adulte handicapés physiques, sensoriels ou mentales, constituent une obligation nationale .
A) La gestion de l'handicap
Les familles, l'Etat, les collectivités locales, les établissements publics, les organismes de Sécurité Sociale, les associations, groupements, organismes et entreprises publiques et privées, doivent associer leurs interventions pour assurer aux personnes handicapées toute l'autonomie dont elles sont capables.
L'enfant handicapé, doit pouvoir disposer des mêmes droits que tous les enfants dits "normaux" comme eux, il a le droit de vivre son enfance, d'être heureux, aimé accepté avec ses différences, respecté, éduqué et soigné.
Il a aussi droit aux loisirs ( sports, arts, voyages... ). Il a droit à la communication grâce à des moyens
adaptés à son handicap:
a- La famille
- Lorsqu'un enfant handicapé arrive dans une famille, celle-ci est désorientée, touchée au plus profond d'elle-même et doit surmonter de nombreux obstacles.
Certains besoins des familles ont été identifiés :
- Elles voudraient comprendre et trouver des réponses à toutes les questions qu'elles se posent: c'est le rôle des médecins .
- Elles voudraient être impliquées dans le processus d'éducation et d'intégration.
- Apprendre à mieux s'occuper de leurs enfants.
- Connaître leurs besoins en appareillage adapté (chaises, béquilles, lunettes... ).
- Disposer de moyens financiers, entre autres allocation éducation spécialisées, (rôle de l'Etat).
- Disposer d'un endroit où leurs enfants peuvent aller pendant la journée pour décharger un peu, ceux qui s'en occupent et pour que les enfants puissent avoir une éducation
- Un endroit aussi pour rencontrer d'autres parents, échanger leurs expériences et s'aider mutuellement.
- Participer à la réhabilitation, l'éducation et la formation des handicapés.
Il est important que les professionnels (médecins psychiatres, psychologues, éducateurs spécialisés... ) soient à l'écoute de la famille, celle-ci n'est-elle pas la 1ère concernée.
Il faut unir les efforts pour vaincre.
- Nous disposons dans l'immédiat de certains locaux qui pourraient servir aux familles d'enfants handicapés.
- Les clubs féminins (Nadi), il en existe 346, bien répartis au niveau national.
- Les dispensaires de quartier.
- On peut éventuellement penser à former des visiteuses à domicile, c'est à dire des éducatrices qui passeraient dans les maisons pour prodiguer, soins et conseils.
A noter que 16 éducatrices spécialisées sont en formation à la faculté des Sciences de l'Education
b- Les soins
L'enfant handicapé a besoin, comme un enfant dit "normal" de soins, si non plus, car il est plus fragile et plus réceptif aux infections :
Il doit bénéficier:
·  - de soins immédiats .
- d'appareillages.
Si certaines malformations congénitales sont prises à temps, soit par intervention chirurgicale soit par rééducation, l'enfant ne sera pas handicapé .
c- L'éducation
Lorsque son état le permet, l'enfant handicapé pourrait avoir accès aux crèches et garderies de son quartier. Ensuite fréquenter les maternelles avec les enfants du même âge que lui.
Vers 7 ans, chaque E.H. doit pouvoir trouver une structure adaptée à ses besoins. Cette structure ne devant être qu'un tremplin vers l'intégration en milieu scolaire dit" normal".
Pour les handicapés lourds, la création d'établissements spécialisés est nécessaire. Les sourds muets- Le langage des signes et appareillages adaptés.
Les handicapés visuels doivent bénéficier d'un enseignement basé sur la méthode " Braille " .
Les handicapés mentaux (débiles légers)peuvent être dans des classes intégrées au sein des écoles de quartiers, avec des instituteurs ayant reçu une formation spécialisée, exemple de l'école Bellevue à Rabat.
L'handicapé physique peut intégrer l'enseignement fondamental, puis le secondaire. mais là, il faut penser à faciliter les accès aux enfants appareillés ou dans des fauteuils roulants. Nous citons le B.O. du 20/10/93
Loi n°07-92 Ch. IV article n°27.
"Les ouvrages publics, tels qu'édifices, routes et jardins publics doivent lors de leur création ou restauration, être munis de passages, ascenseurs et installations en vue de faciliter leur usage et leur accès par les handicapés "fin de citation.
d- La communication:
L'enfant handicapé a droit à tous les moyens de communication.
- Il faudrait intégrer les E.H. dans programmes de la télévision scolaire.
- Les faire participer aux émissions au même titre que les autres enfants.
- Organiser des rencontres et des échanges entre enfants dits "normaux" et insérer des textes sur l'handicap dans les manuels scolaires.
Dans les manuels scolaires, aucun texte ne parle d'handicap.
En parler ne devrait plus être un tabou. Si l'on prend le temps d'expliquer à tous les enfants ce qu'est l'handicap, ces derniers accepteront plus facilement, les handicapés.
Tous les sports sont permis aux enfants handicapés (cheval, athlétisme, natation... ) ne l'oublions pas.
e) Les loisirs:
Ils peuvent aussi profiter des voyages et des excursions organisés par les différents organismes publics et privés.
Ils pourraient se révéler de grands artistes, si on leur en donne l'occasion et la possibilité.
B) La prévention de l'handicap
a- Prévenir l'handicap : Est-ce possible?
Oui, pour la plupart des handicaps qui reconnaissent une cause. L'exemple par excellence est celui de la poliomyélite qui est pourvoyeuse d'un grand nombre de handicaps moteurs. Les campagnes de vaccination ont pratiquement éradiqué cette maladie et on ne retrouve plus de paralysies poliomyélitiques chez le jeune enfant .
Or, la plupart des handicaps sont secondaires à:
  • des affections prénatales
  • des accouchements prématurés
  • des souffrances fœtales ou néonatales
  • des hyperthermies avec convulsions dans les premiers mois de la vie
  • des méningites et des déshydratations sur diarrhée
  • des accidents domestiques dans les premières années de la vie - des accidents de la voie publique.
L'handicap qui résulte de ces causes peut être aussi bien moteur, mental que sensoriel.
Le dépistage précoce de l'handicap permet de le corriger à moindre frais financier, social et psycho-affectif.
b- Comment prévenir ?
  • Diagnostic anténatal des principales maladies héréditaires invalidantes chez les familles à risque,
  • Surveillance médicalisée des grossesses,
  • Encadrement médicalisé de l'accouchement
  • Traitement précoce de la fièvre chez le nourrisson
  • Poursuite des efforts de vaccination contre les maladies infectieuses e Prévention et traitement précoce de la diarrhée (sels de réhydratation orale)
  • Prévention et traitement précoce des accidents.
c- Quels sont les moyens de la prévention des handicaps?
L'information et l'éducation constituent le meilleur moyen de prévention.
Elle doit s'adresser aux familles, surtout aux mères et aux jeunes filles. Elle doit insister sur :
  •  
  • les risques d'une grossesse et d'un accouchement non suivi,
  •  
  • les avantages de l'allaitement maternel pour la prévention des diarrhée, des maladies infectieuses et de leurs complications, y compris l'handicap,
  •  
  • les avantages du traitement précoce des diarrhées pour les SRO,
  •  
  • les risques et la prévention des accidents par une plus grande vigilance.
Cette information utilisera des moyens adaptés pour passer des messages éducatifs : mass-média (plus particulièrement la TV), affiches, souks, emballages des ingrédients consommables utilisés (lessives, thé, sucre... ).
Il est souhaitable aussi que des programmes de prévention soient intégrés dans les programmes scolaires.
  • Amélioration de la prise en charge matemo-fœtale
  • Création de services de néonatalogie
  • Dépistage scolaire et préscolaire des déficits sensoriels .
CONCLUSION
L'incidence de l'handicap au Maroc n'est pas connue de façon précise du fait de l'insuffisance de données statistiques nationales.
Diverses études ont montré que les handicaps sont en grande partie secondaires à des accidents évitables; que ce soit accident autour de la naissance ou dans l'enfance comprenant les accidents domestiques, ceux de la voie publique ou ceux inhérents à l'ignorance en matière de santé de base du nourrisson .
La diminution du taux d'handicap passe nécessairement par la prévention des accidents au sens large du terme .
Une fois l'handicap constitué, l'enfant doit bénéficier de tous les droits des enfants non handicapés en plus des soins et d'une éducation adaptée pour permettre son insertion future dans la société.

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